Saturday, September 3, 2011

"En finir avec les crises d’angoisse"

Le coeur qui s’accélère, la respiration qui se saccade, les idées qui s’entrechoquent et très vite, un engourdissement progressif dans le corps… La crise d’angoisse touche beaucoup plus de monde qu’on pourrait le penser. Elle semble difficile à contrôler et pourtant, c’est possible !
Qu’est ce qu’une crise d’angoisse ?
Crise d’angoisse, attaque de panique, des noms variés qui désignent une même problématique : quand l’anxiété ou le stress deviennent insurmontables, les symptômes physiques et psychiques semblent submerger l’esprit et déborder du corps. En clair, quand l’émotion devient trop fort pour la tête, c’est le corps qui prend le relais. Une crise d’angoisse est donc un état d’alerte de notre corps, en réponse à une peur intense. Selon une grille définie par les spécialistes, cette crise se caractérise par différents symptômes : un sentiment d’angoisse irraisonné, la sensation que quelque chose de grave va se produire (que l’on devient fou, que l’on va mourir), des nausées, des sueurs froides ou à l’inverse des bouffées de chaleur, des palpitations cardiaques, des tremblements, des engourdissements ou des fourmillements, mais également une sensation de dépersonnalisation (on se sent comme déconnecté de soi-même). Provoqué par une situation rationnelle ou non, ce phénomène est le fruit d’une conjugaison à la fois psychique et physique, qu’il faut enrayer dès les premiers signes de crise…
Ce qu’en disent les spécialistes
« Beaucoup de patients viennent me consulter parce qu’ils s’épuisent dans les crises répétées » explique Albert Crespo, psycho-comportementaliste. « Ils disent presque tous la même chose : ils ont peur de devenir fous, peur de perdre la tête. Alors la première séance a pour objectif de leur faire comprendre le rôle du psychisme dans la crise, et la façon dont le corps réagit à ces signaux. Même si l’on pense que l’esprit joue un grand rôle dans la crise, et c’est vrai puisqu’il la déclenche, il reste assez secondaire dans le gros de la crise, qui est avant tout une manifestation physique de l’angoisse ». Rassurant ? « Oui, car la crise d’angoisse est un cercle vicieux… Des pensées créent un état de peur intense, qui crée des sensations physique intenses… qui alimentent les pensées, qui alimentent à leur tour la peur, etc. Briser un maillon, c’est briser la chaîne ».
Quelques règles simples
Notre psycho-comportementaliste donne quelques règles simples pour désamorcer une crise d’angoisse :
1/ Tentez de comprendre la situation, le facteur déclencheur : ce point précis exprime le conflit qui se joue en vous. L’identifier est déjà une étape vers la résolution : que pouvez-vous faire pour dénouer ce nœud anxieux ? Si vous n’avez pas la réponse, n’hésitez pas à en discuter avec un professionnel qui vous aidera à faire le tri. A terme, si vous n’attaquez pas le problème à bras le corps, vous pourriez développer un évitement phobique, une anxiété d’anticipation, avec tout ce que ça implique de retombées sur votre quotidien. N’attendez pas pour affronter le fond du problème.
2/ Ne cédez pas à la panique : Tout commence par l’accélération cardiaque et l’hyperventilation, qui vont provoquer des réactions en chaîne dans votre organisme. Aux premiers signes, fermez les yeux et respirez profondément avec le ventre, expulsez l’air de vos poumons grâce à de longues et profondes expirations. Forcez-vous à ralentir votre respiration et à essayer de vous calmer. Vous pouvez ainsi stopper le processus et les symptômes qui suivent…
3/ Rationnalisez vos pensées : Vous élaborez dans votre esprit un scénario infernal (Votre conjoint va vous quitter / Ce dernier vous trompe / Pire, vous allez mourir / Bref, tout ce qui peut vous angoisser) qui va mettre le feu au poudre. Techniquement, rien ne vient appuyer les faits. Votre esprit ne voit plus rien que par le prisme de l’angoisse, c’est à dire : avec peu d’objectivité. Prenez une feuille et tracez deux colonnes : dans la première, vos pensées irrationnelles (Exemple : il ne m’a pas rappelée car il ne m’aime plus et va me quitter), dans la seconde apportez un argument rationnel en réponse (Exemple : il ne m’a pas rappelée parce qu’il est au cinéma ou qu’il a oublié son portable chez lui). Efforcez-vous de ne vous focaliser que sur les pensées rationnelles, qui sont, jusqu’à preuve du contraire, les plus probables.
4/ Evitez les médicaments anxiolytiques. Certes, ils semblent parfaits pour solutionner le problème, mais mal prescrits (comme c’est souvent le cas), ils peuvent vous fragiliser davantage et accroître les effets de hauts et de bas. Pour affronter une crise d’angoisse, vous avez besoin de vous appuyer sur vos sensations en gardant les idées claires. L’homéopathie peut apporter une légère marche de manoeuvre, grâce à des plantes aux vertus apaisantes : demandez conseil à votre pharmacien.
5/ N’ayez pas peur : la crise d’angoisse n’est pas un état duquel on reste prisonnier. Elle passe, c’est physiologique. Votre organisme va réagir et vous allez passer par différentes étapes, notamment la descente où vos émotions vont se relâcher (pleurs, fatigue, sommeil). Si vous n’avez pas pu empêcher la crise, ne vous accablez pas, vous réussirez avec le temps.
N’ayez pas honte d’en parler, de nombreux forums internet permettent à des gens qui souffrent de crises de panique de se confier et de partager leurs expériences. Car la plus importante des règles est celle là : n’oubliez pas que vous n’êtes pas seule.
Gabriel Seyrig © Pampa Presse
http://fr.pourelles.yahoo.com/en-finir-avec-les-crises-d-angoisse-092210730.html

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