Monday, February 14, 2011


Je suis bête.  Malgré tout ce que je pense, malgré tout ce que je sais au fond de mon être, je continue à essayer de trouver le moyen de régulariser cette situation matrimoniale.  En fait, non, d'un côté, je sais que je ne suis pas amoureuse, que mes sentiments aient changé, que nous n’ayons rien en commun, etc.  D'un autre, je me dis que toute relation qui vaut la peine d'avoir vaut la peine de soigner et faire épanouir.  Le truc est que je sais que trop pertinemment que ça ne va pas marcher.  Alors pourquoi ce malaise?  Pourquoi cette difficulté pour partir?

D'abord, je pense, car je suis toute seule ici.  Même ma meilleure amie depuis 1980 est à plus de 1.000 kilomètres.  C'est plus facile de ne rien faire quand toute décision nécessite un véritable travail.

Puis, comme je l'ai expliqué l'autre jour, j'ai peur.

Et je ne sais ni ou aller ni que faire pour tout recommencer.

Alors tout n'est que préparation à un départ et une nouvelle vie qui se concrétisent petit-à-petit dans ma tête, et qui me mènent à faire des recherches sur où vivre, à mettre tous mes affaires en carton, et à me séparer tant bien que mal émotionnellement, physiquement, et autrement, de celui avec qui j'avais l'intention d'être pendant le reste de ma vie.  Je ne suis pas encore partie, mais je me suis décidée à partir.  Même si cette dernière est une décision que je dois reprendre tous les jours, et même parfois plusieurs fois par jour.

Ce qui me facilite la tâche est qu'il n'arrive pas à changer son comportement et le fait que je ne le regarde plus du même œil m'aide beaucoup.  Je n'arrive plus du tout à ressentir le moindre désir, la moindre envie d'être à ses cotes.  Ce qu'il envisage de faire ne me tente pas du tout.  En fait, sa vie à lui est bien la sienne et il n'y a pas de place pour moi, ni celle que je suis, ni ce que je veux, ne ce à quoi je tiens. 

Mais c'est quand-même difficile, du moins ça l'est pour moi, que de quitter ainsi une relation, de laisser tomber un être cher, d'envisager de tout recommencer à zéro, à presque 46 ans, encore une fois, et sans véritable soutien sauf de la part de une ou deux personnes, même s’il n’y a qu’une seule qui connait vraiment tout ce qui se passe.

Je me demande car je ne sais pas, est-ce que c'est toujours ainsi?  Est-ce toujours aussi difficile que de faire ce que l'on doit faire pour son propre bien-être?  Je n'ai pas le cœur à faire que ce soit le moindre mal à qui que ce soit.  Même si j'en parle, je n'y arrive pas.  On est tous des êtres humains, avec les forces et les faiblesses, les bonnes décisions et les mauvaises, les atouts et les défauts.  Je pense que tout le monde mérite une deuxième chance, et une troisième et une énième.  Enfin, tout le monde sauf moi, car mon désir de ne pas faire le moindre mal à autrui est autodestructif.  Je le sais, et pourtant, j'ai tellement de mal à faire ce que je me dois pour pouvoir enfin être heureuse.

J'y arriverais.  J'en suis sure.  Je sais que c'est obligé.  Je sais que le mariage, la relation est irrécupérable.  Le printemps arrive et avec lui, la nature reprends espoir, reprends vie.  J'espère que j'en ferais de même.  J'ai peut-être perdu de l'élan, mais la parfaite connaissance du fait que je dois laisser cette galère derrière moi reste en moi, décision faite, même si non-menée à bout, du moins, pas encore.

Mais ça viendra.

J'en suis sure.

J'aimerais tout simplement que ce soit rien qu'un tout petit peu moins difficile.

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